Une dizaine de jeunes filles de 15 à 22 ans témoignent devant la cour criminelle de Caen dans l'affaire du prédateur sexuel sur internet, qui a sévi en Normandie entre 2015 et 2017 avec différents profils. Des jeunes filles lycéennes ou étudiantes, sont tombées dans le piège.
Elles étaient toutes inscrites sur un site de rencontre
Il n'a franchement pas fait preuve d'une ruse exceptionnelle. En plus de sa fausse identité, il s'invente aussi une histoire de vie attendrissante (il dit être un jeune homme atteint d'un cancer, une autre fois, il s'invente un deuil, etc.), et il utilise un langage écrit correct : c'est en s'introduisant dans le quotidien de centaines de jeunes femmes que ce prédateur sexuel accroche ses victimes. Toutes ces jeunes femmes, il les a trouvés dans un réservoir inépuisable : un site de rencontre légal sur internet. Son nom ? Badoo. Mais cela aurait pu être Meetic ou Tinder.
La jeune J. a quinze ans et vit un peu loin de sa maman au moment des faits. Elle est interne dans un lycée de la Manche. Quelle est donc la faille chez cette adolescente, belle et pleine de vie, qui adore les chevaux, pour qu'elle se retrouve, en quelques jours, dans la voiture d'un homme qui va lui demander de la masturber et la violer sans qu'elle ne prenne la fuite.
Peut-être le divorce de ses parents ? Elle voyait un psychologue et n'avait pas d'angoisses particulières.
Des photos obtenues facilement
Toutes celles qui se sont fait piéger ont envoyé aussi une ou plusieurs vidéos. À chaque fois, on voit leur visage. En plus de se montrer nues, en envoyant photos et vidéos, les jeunes-filles deviennent aussi des cibles faciles. Il a en sa possession une arme de chantage inestimable. Et c'est à ce moment-là que le piège se referme. Toutes celles qui n'ont rien envoyé du tout n'ont plus jamais entendu parler de lui.